En 2013, l’association a décidé de réorganiser son fonctionnement. La réintégration au sein du SSIAD de la coordination des soins, jusqu’alors externalisée auprès de dix centres de soins, a nécessité l’embauche de quatre professionnels sur des missions de planification et de coordination des soins (infirmier et ergothérapeute). Cette nouvelle équipe est venue s’ajouter aux six salariés en poste: deux infirmiers coordinateurs, deux secrétaires, deux cadres de direction. La configuration des locaux ne permettait que difficilement l’accueil des nouveaux embauchés. Par ailleurs, la question des conditions de travail et du bien-être au travail était un sujet de préoccupation de la direction.
Afin de répondre à cette situation, il a été décidé de recourir au télétravail. Pour le public, majoritairement féminin, du siège de l’association, le télétravail représentait un intérêt certain: passer moins de temps dans les transports, réduire le niveau de stress lié aux trajets, faciliter la récupération des enfants, pallier l’absence de relai familial, etc. Le télétravail pouvait aussi être attractif pour de futurs embauchés, la circulation pour entrer dans la métropole lilloise étant complexe. Le télétravail a donc été réfléchi en équipe de direction. En parallèle, l’association a bénéficié de l’accompagnement du dispositif local d’accompagnement et du cabinet Flexinéo. Le télétravail a ensuite été proposé à l’ensemble des salariés du siège. Il s’agissait de montrer que l’association engageait une démarche globale portée vers les ressources humaines et l’amélioration des conditions de travail, avec un possible retour aux conditions initiales. Trois salariées en poste ont souhaité tenter l’expérience: la responsable administrative et comptable, une infirmière coordinatrice et la directrice. L’argument du télétravail a eu un effet positif pour l’embauche de trois professionnels: une coordinatrice médico-sociale, une infirmière et un ergothérapeute. Cinq salariés ont signé un avenant à leur contrat de travail à l’issue d’une période d’expérimentation de 4 à 5 mois: trois télétravaillent régulièrement et deux occasionnellement. La mise en place de ce nouveau mode de travail nécessite des réajustements fréquents et des moyens de communications rapides et efficaces. L’impact des absences des personnes en télétravail ayant des missions transversales et/ou de rédaction n’est pas le même que celui des professionnels aux fonctions plus « opérationnelles». Il faut aussi veiller à ne pas développer une surcharge de travail pour ceux « qui restent», ni faire à la place de ceux qui ne sont pas au siège. La mise en place du télétravail nécessite de réfléchir également aux modes de management internes, de reconsidérer la « présence » de la direction et de construire les outils de suivi d’activité. Aujourd’hui, le télétravail est bien vécu, il a amélioré les conditions de travail des salariés du siège (plus de calme) et favorisé la prise de distance. Les salariés y voient également une meilleure prise en compte de leurs contraintes susceptibles de nuire à leur performance professionnelle. Des réunions d’organisation et de synthèse permettent de rompre l’isolement dont pourrait souffrir les télétravailleurs.