Un accès à la cité par la création artistique

Ahimsâ, la philosophie développée par Gandhi, désigne « l’action ou le fait de ne causer de dommage à personne », est interprétée de diverses manières, le plus souvent comme une forme de relation pacifique avec tout être vivant. En juin 2007, l’assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution 6/271, présentée par l’Inde et soutenue par 192 pays membres, et déclaré le 2 octobre, jour de la naissance du Mahatma Gandhi, comme la « Journée Internationale de la Non-Violence ». La résolution invite tous les états membres, les organismes des Nations Unies, les organisations régionales et non gouvernementales, ainsi que les particuliers à célébrer cette journée et à diffuser le message de la non-violence par des actions d’éducation et de sensibilisation. La non-violence s’exprime dans la non-exclusion d’aucune catégorie de personnes ou de circonstances ‘‘eleven VOWS of Gandhi Ji’’. En Afrique du Sud, Nelson Mandela rejoint le Mahatma Gandhi dans sa philosophie en luttant contre les barrières raciales, sociales, religieuses, économiques, etc. qui existent entre les hommes. Le projet « AHIMSA » s’enrichit d’un volet essentiel, axé sur l’accessibilité à la culture pour toutes les personnes, notamment celles en situation de handicap, au même titre que tout autre citoyen. Le premier rapport mondial sur le handicap, signé par l’OMS et la Banque mondiale, indique un milliard de personnes en situation de handicap. « Ce milliard d’habitants vit dans l’état d’urgence, l’inclusion n’est pas une question marginale, c’est au coeur même de l’humanité » dit Charles Gardou dans son livre « la Société Inclusive parlons-en ! ». Par ce projet, La Maison Henri Lafay souhaite que la culture devienne un vecteur de créativité, de découvertes et d’échanges entre les pays de l’Océan Indien, et qu’elle permette aux étudiants et professionnels l’organisation et la participation à des manifestations culturelles et socio-éducatives pour « une société inclusive ». Des formations sont mises en place faisant intervenir des personnes de cultures et d’horizons divers dans les domaines suivants : danse, musique, chant, artisanats d’art, marionnettes, infographie, photo et vidéo, etc. L’enjeu est de positionner la personne en situation de handicap dans une démarche de création qui la conduit comme sujet amenant à autrui une proposition de sa vision du monde, interpellant et se positionnant dans la citoyenneté. Pour cela, il faut lui donner accès à des ateliers de formation et de création et permettre sa participation en tant qu’actrice au même titre que les amateurs et professionnels valides.

« Il convient de dépasser l’accessibilité physique de la cité prônée par la loi du 11 février 2005, pour parvenir à une société du vivre ensemble »

Jean-Louis Garcia, Président de la Fédération des APAJH.