Des lits identifiés « soins palliatifs » en EHPAD

La reconnaissance de lits identifiés « soins palliatifs » (LISP) en EHPAD se justifie depuis de nombreuses années au travers de plusieurs lois visant à intégrer une démarche de soins palliatifs au sein des EHPAD. Une catégorie non négligeable de patients en fin de vie va concerner des personnes âgées, qu’elles  vivent  à  domicile  ou  en  structure. Force est de constater que les moyens actuellement déployés sont bien au-dessous des exigences des résidents, de leurs proches et des personnels œuvrant au sein des EHPAD. Il n’existe pas actuellement sur le territoire sanitaire français de LISP, spécifiquement attribués aux EHPAD.

Trop souvent, les équipes confrontées à l’accompagnement de la fin de vie à domicile ou en EHPAD sont démunies à cause du manque de moyens humains (professionnels formés et ayant une bonne connaissance du travail en pluridisciplinarité), matériels, et, de manière plus générale, face à l’inexistence de soutien. Les équipes mobiles de soins palliatifs qui interviennent en EHPAD ne répondent que trop peu souvent aux attentes de la fin de vie. Le résident en fin de vie, faute de pouvoir bénéficier de ce type de prise en charge, confronté à des équipes souvent dépassées par des situations difficilement gérables, est orienté en désespoir de cause vers des structures sanitaires qui ne sont pas toujours adaptées à une prise en charge des personnes en fin de vie. Ces dernières décèdent trop souvent dans un lieu non investi et éloigné de tout accompagnement affectif.

La fondation Rollin à Anduze souhaite offrir un accompagnement « de pointe » à ses résidents d’EHPAD en fin de vie, en leur proposant d’être pris en charge de façon spécifique et particulière par une équipe identifiée soignante dans un cadre de soins palliatifs au sein de la structure de vie. Dans un contexte où la médicalisation des EHPAD est de plus en plus recherchée, l’ouverture de lits spécialisés « fin de vie» répond à une logique de parcours de la personne âgée et de limitation des hospitalisations. L’établissement s’est entouré de nombreux partenaires afin de réaliser la prise en charge des résidents en fin de vie dans les meilleures conditions possibles : Agence régionale de santé, CHU de Montpellier, Conseil général, SSIAD, etc. Une formation spécifique des personnels est également mise en œuvre afin d’instaurer au sein de la fondation l’état d’esprit « accompagnement-prise en charge palliative», soit 56 heures de formation par soignant. Par ailleurs, des protocoles-procédures spécifiques ont été instaurés.

La volonté de développer cette prise en charge de la fin de vie pourrait être étendue à  d’autres  structures,  comme  le  suggère  la fondation.