Les personnes adultes polyhandicapées et pluri-handicapées, particulièrement, mais aussi les personnes handicapées sont d’abord vues par les professionnels de soins sous l’angle « handicap» et n’accèdent pas aux actions de prévention primaires. Pour une insertion sociale complète, chaque personne doit pouvoir accéder à des soins dans le secteur de « droit commun» (hôpital, structures spécialisées, médecins généralistes et spécialistes) afin que le handicap ne soit pas un motif d’exclusion sur le plan de la santé. Par ailleurs, les équipes soignantes ont besoin d’aide pour comprendre et apporter des solutions innovantes aux besoins en fonction des polyhandicap et pluri-handicap, voire du handicap en général.
La MAS d’Oignies a développé différentes mesures partenariales permettant d’avoir cette préoccupation première de santé à conserver pour toute personne quel que soit son niveau de dépendance, comme:
- des mesures alternatives à des examens de droit commun (exemple: mammographie remplacée par une échographie, prélèvement à la place du test hémoccult, etc.) en étudiant chaque situation avec les médecins examinateurs et en travaillant avec les associations de dépistage systématiques ;
- un accompagnement des personnes polyhandicapées à l’hôpital, dans les cabinets médicaux, par un professionnel de la MAS ;
- l’établissement d’une feuille de liaison médicale d’urgence pour les examens, consultations et hospitalisations ;
- l’établissement d’une liste de professionnels médicaux et paramédicaux (chirurgiens-dentistes, ophtalmologues, dermatologues, etc.) en capacité d’accueillir une personne polyhandicapée (cabinet médical accessible, pratiques professionnelles adaptées) ;
- convention avec un ou des centres hospitaliers locaux et connaissance des patients par les professionnels des hôpitaux. Mais aussi et surtout, acceptation par cet hôpital de pratiquer des actes différents (exemple : pratique de deux interventions chirurgicales lors d’une même anesthésie – une pour les dents, une pour les mains– afin de réduire le risque d’anesthésies à répétition) ;
- convention avec une Hospitalisation à domicile (HAD) pour les soins palliatifs ;
- appel pour l’intervention dans l’établissement et le service de coordination du domicile des associations de santé publique (diabète, conduites addictives, lutte contre l’obésité, sclérose en plaques, etc.)
La MAS prévoit de faire connaître ces pratiques en interne, aux personnes handicapées à domicile et en établissement, via l’élaboration d’un annuaire des praticiens ainsi que par des séances de formation en prévention en santé, etc. De la même manière, par l’accueil de stagiaires des IFSI et IFAS, il s’agirait de faire connaître le poly et le pluri- handicap et les pratiques de la MAS.