La Résidence de la Miotte, gérée par la Mutualité française du Territoire de Belfort, est un Ehpad de 121 résidents, dans lequel 89 salariés travaillent. Le concept de « bientraitance » est au cœur des pratiques et fait l’objet d’une réflexion quotidienne à tous les niveaux d’intervention, de la part de l’ensemble du personnel (soignant, personnel administratif, direction…).
Les métiers du soin sont un domaine dans lequel les professionnels sont confrontés régulièrement à des situations difficiles : fin de vie, opposition, agressivité des familles ou des résidents, insultes, rythme de travail intense, sentiment d’échec… Les salariés sont à la fois mobilisés sur le plan physique et psychique, ce qui peut constituer un facteur de risque important d’épuisement professionnel.
Au quotidien, les professionnels témoignent d’un sentiment de fatigue, d’usure. Cela se traduit par une vulnérabilité, une sensibilité exacerbée, des troubles psychosomatiques qui peuvent aboutir à des arrêts maladies, voire à des burn-out. Ces symptômes ont également des effets, par ricochet, sur les résidents qui peuvent ressentir cette fatigue (soignants moins disponibles, réponses brèves, moins de sourires…).
Parallèlement à ce processus d’usure qui s’insinue au quotidien, les professionnels sont régulière- ment sensibilisés au concept de la bientraitance par des sessions de formation régulières. Ces temps de parole permettent l’émergence d’une « plainte soignante» qui met en lumière une impression de délaissement, d’épuisement et de banalisation des difficultés. Concrètement, cela se traduit par des phrases du type : « Qui prend soin de nous?», «La bientraitance c’est bien, mais ça s’applique aussi aux soignants?», «J’ai l’impression de ne pas être reconnu pour ce que je fais!»…
Financer des actions de bien-être
Dans ce contexte et dans une volonté institutionnelle de déploiement de la « bientraitance pour tous», la Résidence de la Miotte souhaite- rait mettre en place une « semaine du bien-être des professionnels». Pour ce faire, l’idée serait de financer des actions de bien-être permet- tant aux salariés de se ressourcer, de se détendre et ainsi de prendre conscience que leur état émotionnel a une incidence directe sur la qualité des soins prodigués.
Ces actions de bien-être seraient assurées par des professionnels extérieurs (comme des esthéticiennes, des coiffeurs, des masseurs « bien- être », des professionnels du développement personnel…) qui interviendraient sur une semaine au sein de l’institution. En amont, un questionnaire pourrait être diffusé aux salariés pour recueillir leurs volontés.
Les professionnels pourraient ainsi bénéficier gratuitement de ces services, sur leur temps libre. Cette « semaine du bien-être » pourrait égale- ment faire l’objet d’une communication externe permettant de valoriser cette initiative et être reconduite d’année en année.