Afin de rompre avec l’idée que les personnes en situation de handicap, voire de polyhandicap, seraient des utilisatrices perpétuelles d’un même service, l’établissement médico-social, il faut proposer à l’usager le plus large choix possible de services. C’est pourquoi l’association Frédéric Levavasseur est à l’initiative d’une offre d’accompagnement destinée à enrichir les dispositifs déjà mis en place. Cette offre innovante est nommée « dispositif austral » car l’association est située dans l’hémisphère austral (île de La Réunion) et qu’une grosse partie de son activité se déploie dans l’ouest de l’île. Ce dispositif s’appuie sur des établissements d’hébergement: MAS et FAM. Des demandes émanant d’usagers qui voulaient « tenter » la vie hors établissement, avaient été exprimées au sein de l’association, assorties de l’angoissante question bien compréhensible : « en suis-je capable ?». Par ailleurs, il avait été constaté que les équipes consacraient de plus en plus de temps aux actes de la vie quotidienne et ne pouvaient de ce fait plus dégager assez de temps pour des activités éducatives. De plus, l’usure professionnelle liée à l’importance de ces rituels de la vie quotidienne devenait de plus en plus prégnante, accompagnée d’une démotivation des personnels en termes de créativité. Une partie des activités quotidiennes des professionnels devait donc être externalisée, afin de permettre un choix plus large dans l’accompagnement proposé mais aussi de pouvoir proposer un temps d’activités plus étoffé.
Il a été choisi de salarier des accueillants familiaux, dont le travail est d’accompagner chez eux les usagers le soir et la nuit. Cela permet un hébergement plus intimiste, souhaité par les usagers, tout en ayant un plateau technique propre à enclencher des activités dès le matin. Ces personnes quittent les établissements en fin de journée et y reviennent vers 8h le lendemain. L’accueillant salarié fait totalement partie de l’équipe de l’association. Il doit avoir un agrément du Conseil Général et un contrat de travail avec l’établissement. Dans un deuxième temps, si l’expérience est satisfaisante pour l’usager, et en fonction de ses desiderata, ce dernier peut être amené à quitter le dispositif vers un service d’accueillant familial de droit commun, à bénéficier d’une intégration via un SAMSAH vers un foyer d’hébergement ou encore d’une installation dans une vie sociale (via éventuellement les Prestations de compensation du handicap, etc.). Ce dispositif offre une belle alternative aux personnes dépendantes, en leur permettant un rythme de vie ad hoc et la possibilité d’envisager, le cas échéant, une sortie de l’établissement médico-social en douceur.