Le jeune enfant (2 à 5 ans) handicapé moteur a besoin pour son développement psychomoteur de stimulations motrices importantes et d’être mis dans des situations lui permettant d’explorer l’espace, ce qui lui est parfois difficilement accessible spontanément en raison de son appareillage et de son installation en fauteuil roulant. Cette préoccupation concerne les professionnels scolaires, rééducatifs et éducatifs. Chaque professionnel aborde cette problématique avec sa vision propre à son domaine de compétence.
- Besoins scolaires: proposer une activité motrice permettant à l’enfant d’apprendre à se repérer et se déplacer dans l’espace. Ce qui est difficilement réalisable par un seul enseignant étant donné la grande disparité du niveau moteur et cognitif d’une même tranche d’âge,
- Besoin en kinésithérapie: stimulation neuromotrice à l’aide de parcours avec guidage individuel nécessitant parfois 2 personnes et travail en groupe pour stimuler l’apprentissage par l’effet miroir,
- Besoin éducatif: favoriser la relation des enfants entre eux en étant libéré des contraintes orthopédiques.
Pour répondre à ce besoin, un professeur des écoles, trois masseurs-kinésithérapeutes et deux éducateurs animent toutes les semaines un groupe moteur destiné à une dizaine d’enfants. Ils proposent une séance d’une heure répartie en trois temps:
- les enfants évoluent dans deux ou trois zones proposant des activités motrices différentes (type parcours de motricité, jeux de ballons, quilles, etc.) ayant un même objectif d’apprentissage notionnel mais avec des contraintes matérielles différentes. Chaque atelier est animé par deux professionnels.
- Les enfants évoluent dans le cadre d’un jeu d’équipe, ils sont répartis en deux équipes, l’objectif du 1er temps est conservé,
- Retour au calme: musique, histoire.
Grâce à ce groupe, les enfants réalisent de nouvelles expériences motrices, améliorent leur schéma corporel, intègrent des notions travaillées en classe (dessous, dessus, etc.), se découvrent de nouvelles capacités de mouvement et apprennent à vivre en groupe (attendre son tour, intervenir dans un groupe, montrer aux autres, etc.), dans des situations écologiques. Ils bénéficient de l’émulation liée aux groupes pour développer leurs compétences et accèdent à des prises en charge nécessitant plusieurs intervenants.
Quant aux professionnels, ils développent leurs compétences pluridisciplinaires et acquièrent une meilleure vision globale de l’enfant en le découvrant en dehors de son contexte habituel de prise en charge et en prenant conscience de ses capacités peu explorées dans les professions de chacun