Des danseurs évoluent à l’hôpital

Si la culture prend une place importante dans la vie des biens portants, la maladie isole le patient.
Le plus souvent, le patient n’a plus la capacité d’accéder à une culture autre que celle apportée par des objets ou les médias (livres, disques, écrans…).Les spectacles vivants ne lui sont plus accessibles, alors même que le symbole du vivant prendrait tellement de sens. L’échange, le contact, le relationnel, la sensation, la rencontre, sont primordiaux pour la personne hospitalisée, et pas seulement dans le cadre des soins dispensés par le corps médical. L’hôpital Cognacq-Jay est particulièrement sensible à faire entrer l’art au coeur de l’hôpital. Les patients restent longtemps hospitalisés, la structure souhaite donc trouver des moyens d’alléger leur séjour, de le rendre moins difficile, si ce n’est plus agréable.

Un temps dansé 
Pour compléter sa palette d’activité, l’hôpital a souhaité mettre en place un projet autour de la danse, introduit en janvier-février 2017, sous forme de journées « découverte ». Par équipe de quatre, les danseurs de la compagnie ACM Ballet proposent de chambre en chambre, de service en service, des spectacles conçus comme pour la scène, travaillés, et nouveaux à chaque venue. Le temps dansé est suivi d’échanges, toujours dans une ambiance légère et joyeuse. L’ensemble permet de véritables rencontres entre les artistes, les patients, les visiteurs mais aussi les salariés de l’hôpital. Pour le patient, c’est là un moment d’oubli de la maladie et surtout de joie, de communion, d’évasion. Chacun peut participer à sa façon : taper des mains, chanter, et pourquoi pas même danser avec la troupe… Avoir des danseurs dans sa propre chambre c’est bénéficier d’un spectacle en VIP, se sentir important pour les autres. Les corps évoluent à quelques mètres, dans une infime grâce. Tout bouge, tout est alors vivant. Pour les soignants, ce sont des parenthèses festives qui stimulent sans perturber en aucune façon leur travail. C’est aussi une façon de découvrir les patients sous un autre angle. La relation soignant-soigné devient une relation de personne à personne, sans idée de dépendance. Pour les familles le spectacle permet d’alléger la visite vers un proche parfois très affaibli, de communiquer autour d’autres sujets que ceux qui touchent à la maladie et aux circonstances.