La prévalence de la douleur augmente avec l’avancée en âge, touchant préférentiellement les femmes et les catégories socioprofessionnelles les plus faibles, jusqu’à un plateau aux alentours de 70 ans, puis tend à se stabiliser. Il est estimé que 70% des personnes de plus de 65 ans souffrent de douleurs, aigues, récurrentes et chroniques, d’autant plus si la personne est poly pathologique et institutionnalisée. Les plus âgés de 75 ans ont quatre fois plus de risque de souffrir d’un problème algique significatif que les adultes.
Le soulagement de la douleur a été officiellement reconnu comme droit fondamental en 2002 par la loi Kouchner selon laquelle « Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur ». Chez le sujet âgé, l’expression de la douleur est souvent atypique et faite de symptômes d’emprunt. Elle est souvent multipolaire, imprécise, fluctuante, peu explicite du fait des modifications neurophysiologiques liées à l’âge, de la présence de troubles cognitifs et sensoriels gênant l’expression verbale, de l’intrication fréquente de plusieurs « douleurs » en lien avec la poly pathologie. La douleur négligée est source d’une morbi-mortalité accrue. C’est pourquoi, il est important de savoir la rechercher, l’identifier et l’évaluer, afin de mieux la prendre en charge.
L’évaluation gériatrique standardisée multi dimensionnelle et multi professionnelle d’entrée privilégie l’auto évaluation de la douleur. L’hétéro évaluation est réservée aux patients cognitivement déficients ou non communicants. Une évaluation psychopathologique est systématiquement réalisée en cas de douleur chronique.
Au terme de ce bilan, le traitement médicamenteux est rationalisé. Les traitements non médicamenteux habituels sont proposés avec en plus recours au Neurostimulation électrique transcutanée (TENS), à l’hypnose et au reconditionnement physique et psychique avec reprise de l’activité physique graduée.
Le TENS est prescrit, en cas d’amélioration ressentie de plus de 30%. Une réévaluation multidimensionnelle à trois mois est prévue au CETDC de Tarbes en vue de valider la poursuite du TENS, couplée ou non à des séances d’hypno analgésie.
Cette collaboration devrait faciliter l’accès de sujets âgés au CETDC et leur permettre de bénéficier des soins multi professionnels appropriés.
À l’avenir, il serait souhaitable d’articuler cette prise en charge de la douleur avec un programme d’éducation thérapeutique en transversalité.
