Les personnes accueillies au Grand Feu reçoivent régulièrement des soins douloureux et longs (plus de trente minutes), par exemples douche pour les grands brûlés, soins de moignons, etc.
Depuis plusieurs années, des réflexions sont menées au sein de la structure pour réduire la douleur des patients. Si l’hypnose médicale commence à se développer dans certains secteurs de la médecine- chirurgie-obstétrique (MCO), en revanche, le SSR ne propose que très peu, encore, ce type d’alternative à la prise en charge non médicamenteuse de la douleur. À ce jour, deux salariées ont bénéficié d’une formation certifiante sur l’hypnose de 12 et 21 jours : l’une, aide- soignante, sur les « douleurs aiguës et l’anesthésie », la seconde, infirmière, sur « la médecine physique et les douleurs chroniques ».
L’aide-soignante est régulièrement sollicitée par ses collègues lors des mobilisations de kinésithérapie douloureuses, la réalisation de pansements, l’ablation d’agrafes, pour la douche des grands brûlés, etc. Elle réalise des soins en binôme avec les autres professionnels de la structure : kinésithérapeute, infirmiers, prothésiste, ergothérapeutes, médecin de rééducation fonctionnelle, etc.
Des effets bénéfiques sur les patients ont été observés. Ces derniers sont plus détendus et acceptent mieux certains soins particulièrement douloureux. Cette approche, comme l’explique l’aide-soignante, permet au patient « de se réapproprier le soin et non de le subir ». Le but recherché est également que la personne arrive à entrer seule en état d’autohypnose. Cette démarche a également un impact sur l’équipe soignante. Pour la salariée qui utilise cette approche, l’hypnose permet « de faire évoluer les pratiques de soignants». Elle explique qu’elle peut transmettre ce langage spécifique à ses collègues, induire une approche différente, « une autre façon d’être avec les patients » (pas de négation, ton de la voix, etc.).
Enfin, nous pouvons noter une réduction des offres médicamenteuses pour les patients concernés.
Le Centre national de ressources de lutte contre la douleur (CNRD), dont l’objectif est d’améliorer la prise en charge de la douleur provoquée par les soins, vient de réaliser un reportage au sein du Grand Feu afin de mettre en lumière cette approche innovante et l’intérêt de pratiquer l’hypnose lors des mobilisations douloureuses en kinésithérapie. Il a été diffusé lors de son congrès annuel, en octobre 2015.
