Prévenir les chutes par la coopération interdisciplinaire

L’ESPRAD (Équipe spécialisée de prévention et réadaptation à domicile) – dispositif expérimental – est mise en place au sein  du  groupement  des  hôpitaux  de l’Institut catholique de Lille depuis mai 2012. Conçu dans la suite du décret n° 2004-613 du 25 juin 2004 réécrivant les conditions d’autorisation et de fonctionnement des SSIAD, ce service s’entend comme un service de soins de réadaptation à domicile, s’appuyant sur l’ouverture faite alors au recrutement de compétences particulières,  telles  que l’ergothérapie.

Cette équipe a pour vocation de prévenir et traiter la perte d’autonomie en rapport avec des troubles posturo-locomoteurs et/ou psycho-moteurs, ainsi que des facteurs situationnels particuliers, dans le cadre d’un risque de chute avéré ou dans les suites d’une chute effective. Des mesures, à visée préventive primaire ou secondaire, de rééducation analytique, de réadaptation fonctionnelle et d’adaptation du cadre de vie, sont proposées, ces différentes actions étant réalisées en concertation étroite avec les acteurs sanitaires et sociaux de ville. Ce service s’inscrit, par ailleurs, dans une expérimentation relative à un parcours de santé, en lien avec le CHRU de Lille et le Réseau de soins gérontologiques Lille-Hellemmes-Lomme, sous l’égide de  l’ARS  Nord-Pas-de-Calais.

Fonctionnant sur les bases d’un SSIAD, le service intervient sur simple prescription médicale. Ceci est une garantie de réactivité, pour limiter notamment chez les patients âgés chuteurs l’appréhension d’une nouvelle chute et pour maintenir les acquis d’autonomie que représentent la marche et la déambulation au domicile. Il peut intervenir dans le même  temps  qu’un SSIAD de nursing, mais n’a pas vocation, s’il intervient seul, à prendre en charge d’éventuels soins infirmiers (puisqu’il n’a pas non plus vocation  à  les coordonner).

Le service compte une infirmière coordinatrice à mi-temps, ainsi qu’un ergothérapeute à plein temps. Son budget est celui d’un SSIAD de nursing, pour dix places autorisées à ce jour. Il intervient sur une douzaine de communes de la métropole lilloise.

Opérationnel depuis un an, il a pris en charge une cinquantaine de patients pour des durées moyennes de deux mois (16 séances), après évaluation et définition d’un plan d’intervention interdisciplinaire individualisé (PIII). Le service  a vocation à travailler en articulation avec les kinésithérapeutes de ville, et ces derniers sont systématiquement sollicités pour une approche commune autour du patient.

Une véritable pluridisciplinarité se déploie ainsi, en milieu écologique de vie, pour soutenir les personnes dans le maintien de leur autonomie  et  limiter  les  conséquences  néfastes  d’une chute.