La maternelle est LE lieu où tous les enfants développent leur socialisation, apprennent et communiquent. À condition de ne pas y être isolé et d’être accompagné dans sa spécificité, l’enfant sourd y a sa place.
Ce dispositif, créé il y a 2 ans en direction des petits scolarisés en maternelle, répond à leurs besoins spécifiques de construire un langage, car pour pouvoir accéder à l’école, il faut avoir une langue. Mais sans qu’ils soient pour autant contraints d’être éloignés de leurs familles, en internat ou que leurs familles doivent déménager par carence de dispositif spécifiquement adapté.
En partenariat avec l’Éducation nationale et la Mairie, le SAS permet, provoque, enrichit et travaille la communication, il permet aussi, et c’est là l’un de ses bienfaits majeurs, à ces jeunes sourds de se créer une identité : leur identité d’enfant sourd. Ce projet est en lien avec celui de l’école. L’objectif n’est pas d’opérer une « déscolarisation » mais de respecter l’égalité des chances de ces enfants, de leur permettre d’acquérir les concepts de base et une meilleure socialisation afin que leur scolarisation en Cours préparatoire (CP) soit facilitée. Le SAS travaille sur la communication, la revalorisation et l’estime de soi, la socialisation et les acquisitions préscolaires.
Le SAS développe ses activités sur 2 demi-journées, au sein de l’école maternelle Lamartine. Il s’adresse cette année (2014-2015) à 5 enfants en classes maternelles à Perpignan, Marquixanes et Prades. L’école Lamartine met un local à disposition, le SEA assure les transports des écoles d’origine vers l’école Lamartine. Le SEA organise différents ateliers animés par des intervenants spécialisés. Il y a toujours un petit groupe utilisant des modes de communication adaptés qui leur permettent de vivre des rituels scolaires pour les préparer à ou soutenir leur scolarisation. Ce qui peut échapper à un enfant en grand groupe, est rendu accessible en petit groupe, avec d’autres langages. Par conséquent, la pensée et l’imaginaire, essentiels à cet âge, se construisent. L’enfant déficient auditif ne comprenant que ce qu’il voit, le langage oral seul ne fait pas ou peu de sens pour lui, il faut un minimum de langue gestuelle pour compléter et donner du sens.