Le professeur Paul Sivadon a créé en 1948 l’association l’Élan retrouvé et l’un des premiers hôpitaux de jour de France: l’hôpital de jour de La Rochefoucauld, appelé aussi aujourd’hui l’Institut Paul-Sivadon (9e) en hommage à son créateur.
Les docteurs Daumezon et Sivadon sont à l’origine des premières rencontres sportives interhôpitaux. Un des objectifs de l’association est « l’organisation et la promotion des activités physiques et sportives, dans la perspective du soin en psychiatrie et de la santé mentale».
L’hôpital de jour de La Rochefoucauld a pour particularité de disposer d’un service d’ergothérapie. Une grande partie de la prise en charge utilise le sport comme support thérapeutique entre le patient et le soignant, entre le patient et le groupe. En effet, comme le soulignait Paul Sivadon, « De toute l’histoire de la psychiatrie, un seul mode de traitement a subsisté: l’ergothérapie.» Les activités sportives sont un média important dans la prise en charge globale de la personne hospitalisée: bien dans sa tête, bien dans son corps, mais aussi mieux dans son corps, mieux dans sa tête.
La thérapie par le sport permet aux patients de développer des liens sociaux, dans une perspective de citoyenneté active. Notre prise en charge permet aux personnes, tout en étant différentes, de se sentir partie prenante de la société, de reprendre confiance en elles, d’être reconnues pour ce qu’elles sont, de se sentir moins isolées des autres et ainsi retisser les fils du contrat social.
Notre innovation – appelée plus communément au sein de l’association « sport en tête – thérapie par le sport»– permet, à l’ensemble des patients pris en charge par l’hôpital de jour de La Rochefoucauld, l’accès aux activités sportives et aux rencontres sportives associées comme le football, le basket, les randonnées, la natation, la gymnastique douce, les compétitions.
Ouvertes à l’ensemble des adultes souffrant de troubles psychiques, ces activités sportives permettent aux patients de changer de regard sur eux-mêmes et sur les autres, de réapprendre à bouger, d’aimer leur corps, de respecter les règles de vie en collectivité et au final, par le média de l’activité, de devenir actifs dans leur prise en charge. Nos patients ont ainsi accès à l’égalité des chances.
À long terme, « sport en tête » permet de reconnaître que les personnes souffrant de troubles psychiques ont des ressources riches et variées, favorisant ainsi une réinsertion dans la cité, à travers un environnement professionnel comme la sortie vers des ESAT, ou la réalisation de formations.