Ce projet a débuté au Centre de la Gabrielle en juin 2009, après avoir fait le constat que les enfants et adolescents en situation de handicap mental ou de troubles envahissants du développement (TED), plus fragiles et vulnérables, constituaient une cible privilégiée de l’épidémie d’obésité. La prévalence est de 1,5 à 2,5 fois plus élevée que dans le reste de la population du même âge. La morbidité y est majorée, les exposant à de nombreuses conséquences sur la santé. Et, au quotidien, cela entraîne la détérioration progressive de leur qualité de vie en créant un vrai « surhandicap ». Faire face à cette problématique majeure de santé publique implique une stratégie de prévention, de repérage, de prise en charge et d’accompagnement adaptée.
L’objectif de ce programme est de faire changer le comportement de chacun des usagers, en excès de corpulence ou à risque, vis-à-vis de l’alimentation et de l’activité physique (AP). C’est dans cette démarche qu’un travail d’information /sensibilisation/formation des professionnels a été mené sur trois axes: la santé, l’alimentation et l’AP. Des outils de suivi et d’accompagnement ont été élaborés autour de ces axes. Des groupes de travail réunissant divers professionnels ont été mis en place: l’espace liaison alimentation nutrition ou ELAN (amélioration de l’alimentation, optimisation de l’équilibre alimentaire, etc.), l’espace liaison activité physique ou ELAP (création d’outils d’évaluation des comportements d’AP et de sédentarité, évaluations des capacités physiques et motrices, etc.) et le groupe de concertation sur l’impact et l’utilisation des psychotropes.
Le Centre de la Gabrielle a été labellisé en 2010 pour la mise en œuvre d’un programme d’éducation thérapeutique. Des ateliers « nutrition familles» sont donc proposés aux parents des jeunes en excès de corpulence, et deux groupes de paroles pour les adolescents en situation de handicap mental ou TED se développent.
32% des jeunes accompagnés à l’institut médico- éducatif (IME) du Centre de la Gabrielle sont en excès de corpulence ou à risque, et pris en charge par ce programme. Les résultats préliminaires sur les données anthropométriques (rapport tour de taille sur taille et z-score de l’indice de masse corporelle) indiquent que la situation est contrôlée pour près de la moitié d’entre eux, après un à trois ans de suivi. Vis-à- vis de l’alimentation, tous ont bénéficié d’un rééquilibre à l’IME, mais seulement près de la moitié dans leurs familles. Une sensibilisation accrue à l’AP a également été observée avec une modification des pratiques (1h30 en moyenne en 2009 contre 4 h en 2012, par jeune et par semaine).