La crise sanitaire a obligé le Centre Hospitalier à instaurer des mesures de confinement strictes au sein de chacune des unités de soins respectives. Cependant, des mesures de confinement strictes en établissement psychiatrique peuvent engendrer une multiplication des situations d’agitation et de violence au sein des unités de soins. Les craintes étaient d’autant plus importantes que certaines unités ne disposaient pas de cours attenantes sécurisées permettant de maintenir l’accès à un espace extérieur et que le contexte épidémique a provoqué un redéploiement de professionnels de pédopsychiatrie sur les unités de intra-hospitalières de psychiatrie adulte. Ainsi, les patients découvraient de nouveaux soignants, pas forcément aguerris aux spécificités du public adulte. Dans le même temps, le service des activités physiques adaptées (APA) a dû interrompre ses prises en charge. L’hôpital souhaitait donc réfléchir à la manière d’assurer tout de même une activité physique pour ses patients.
Dans ce contexte, le service des APA de l’établissement s’est mobilisé pour imaginer un dispositif ludique répondant à l’objectif de maintien d’une activité physique minimale pour les patients adultes hospitalisés. Ces professionnels ont pu avoir le renfort des structures ambulatoires fermées durant la période. Au lieu des 2 enseignants habituellement présents en temps normal, c’est plus de 40 professionnels qui ont pu être mobilisés à temps partiel pour proposer aux patients hospitalisés des temps d’activité à l’extérieur des unités de soins. Ainsi, des promenades dans le parc de l’hôpital ont été proposées mais également des ballades à thème, des parcours d’activités physiques ou des jeux au pied. Des activités culturelles et d’expression ont également été proposées grâce à l’intervention de 2 artistes.
Le divertissement offert grâce au dispositif APA renforcé a démontré une plus-value extrêmement importante en matière de gestion des addictions et de prévention des situations de violence. Alors même que la situation aurait pu entraîner une hausse majeure des tensions, le centre hospitalier a constaté une diminution des événements indésirables de plus de 50% ainsi qu’une absence d’événements indésirables graves. La mobilisation de professionnels de pédopsychiatrie sur le dispositif a par ailleurs contribué à lever certaines réticences à intervenir auprès d’un public adulte hospitalisé, permettant de déstigmatiser ce public et ses pathologies.
Suite à cette période, l’établissement a souhaité recruter un troisième professionnel et souhaite continuer à développer ce service à la fois en développant les partenariats externes (clubs de sport, universités, associations) afin de renforcer le lien avec la Cité et de réaliser des activités en dehors de l’hôpital mais également en intégrant des outils numériques pour toucher les publics plus jeunes.