Le principe de l’introduction d’animaux en EHPAD auprès de personnes dépendantes en perte d’autonomie n’est pas un projet nouveau mais le choix d’oiseaux parfaitement apprivoisés est une nouveauté. Cette initiative originale, portée le Dr. Dominique Beau, médecin retraité, a séduit les professionnels des deux EHPAD et plus particulière- ment le Dr. Hervochon Cosson, médecin coordonnateur aux Amitiés d’Armor.
Dès les premiers jours de leur vie, ces oiseaux ont été retirés de leur nid et nourris par le Dr. Beau, plusieurs fois par jour. Une fois cette imprégnation humaine effectuée, l’oiseau peut donc évoluer et sortir de sa cage tranquillement, venir sur le doigt ou l’épaule d’une personne, manger dans la main sur présentation de nourriture, etc. Cet animal, dit « psychopompe », peut interagir avec l’homme et ses émotions.
Les résidents, qui ont fait la connaissance de « Martiale », ou « Mimi », se la passent d’épaules en épaules. Ils l’observent en train d’évoluer sur une table ou en vol libre dans une salle. Les résidents peuvent la nourrir, la regarder prendre son bain dans une assiette remplie d’eau. Ils s’occupent de l’oiseau, lui caressent la tête, lui parlent, etc.
Ces résidents, parfois renfermés sur eux-mêmes ou apathiques, laissent s’exprimer leur surprise face à la perruche. Pour eux, c’est un rayon de soleil. Les sourires, la joie et la tendresse sont bien visibles lorsqu’ils sont au contact de l’animal.
Ainsi la perruche est devenue une activité à part entière qui s’intègre bien dans le cadre des actions individuelles et collectives proposées au groupe de résidents atteints de la maladie d’Alzheimer et accompagnés chaque jour au sein du Pôle d’activités et de soins adaptés (PASA).
Moins contraignant et moins coûteux qu’un chat ou un chien, une simple cage suffit pour l’accueillir. Les soins quotidiens peuvent être surveillés ou aidés par l’équipe. La perruche imprégnée s’adapte très vite et noue rapidement un lien avec les personnes qui s’occupent d’elle.
Ce projet, qui pourrait être étendu au domicile, s’inscrit donc pleinement dans une approche non médicamenteuse de prise en charge de la maladie d’Alzheimer, car la présence des oiseaux fait baisser l’agressivité, les troubles du comportement, etc. De plus, formidable outil de sociabilisation, de stimulation sensorielle, cognitive et motrice, Mimi et Martiale favorisent le lien social et les échanges entre les personnes. Une expérience à partager.
