Les équipes du SAMU social de Passerelles, à la Roche-sur-Yon, ont passé plus d’un an avec des jeunes adultes désocialisés, en errance, ne s’inscrivant dans aucun projet social, et ayant une image très mauvaise d’eux-mêmes. Alors qu’ils fréquentent les services de « premiers recours sociaux », leur situation stagne et les freins à la réalisation d’un quelconque projet personnel s’accumulent.
L’association Passerelles cherche à les remobiliser pour notamment faciliter leurs accès aux soins et aux droits sociaux. Malgré les diverses interventions et stratégies de professionnels intervenants dans la rue, la complexité reste la même : comment répondre aux besoins et problématiques d’une population qui ne demande « rien » ?
L’association Passerelles propose un outil déjà connu pour les mineurs, mais jamais encore pour les jeunes adultes : le séjour de rupture. Elle propose à huit jeunes à la rue et éloignés des dispositifs de droit commun depuis plusieurs années de les accompagner dans un parcours d’insertion singulier. Il s’agit d’une alternative à un parcours classique. Cette solution est plus globale dans l’accompagnement puisqu’elle propose un éloignement physique temporaire – les jeunes partiront en Algérie – et psychique. Les jeunes participent pleinement à la conception et au financement de leur séjour de rupture, et sur place, ils effectueront des travaux manuels de réhabilitation en lien avec l’association partenaire Nour Doha.
Ce projet permet à des jeunes adultes désocialisés et éloignés des institutions d’être remobilisés et intégrés à la société, facilitant ainsi leur accès aux droits communs et aux soins. Ils retrouvent confiance en eux à travers la valorisation des capacités et compétences de chacun, et ils travaillent à leur estime personnelle via la réhabilitation des structures locales algériennes. Ils redeviennent des acteurs agissants puisqu’ils sont pleinement intégrés au séjour de rupture, ce qui les responsabilise par la même occasion.