La problématique des violences faites aux femmes est plus que jamais présente. Il est apparu nécessaire de rechercher des solutions pour favoriser le déplacement des femmes victimes de violences conjugales ou familiales, avec ou sans enfants. Certaines femmes rencontrent de nombreux freins lorsqu’elles veulent quitter le domicile. En effet, au sein des territoire ruraux, l’isolement géographique et les difficultés de mobilité sont plus importants. Le manque de mobilité est l’un des premiers freins à l’insertion sociale et professionnelle en Dordogne. La mise en place de moyens de locomotion est d’ailleurs l’une des principales recommandations du rapport « Femmes et ruralité, pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les territoires ruraux franciliens » (2019) du Centre Hubertine Auclert.
Afin de pallier cette problématique, l’établissement Ilot Femmes a réalisé un travail de concertation avec la délégation du droit des femmes et à l’égalité, et le syndicat des taxis, et a mis en place une procédure « Bon de taxi ». Ilot Femmes – grâce à leurs connaissance fine des publics visés et de leurs problématiques – a construit un dispositif permettant aux femmes victimes de violences et privées de moyens de mobilité de faire leurs démarches et d’être prise en compte / en charge immédiatement. Cela participe également de la lutte contre la récidive en mettant à l’abri ou en favorisant le dépôt de plainte, et de prendre mieux en compte les situations en période de confinement.
La lutte contre les violences faites aux femmes est enjeu social et de santé publique national. L’initiative mise en place par l’établissement a eu des conséquences très concrètes : trente-quatre femmes ont pu bénéficier du dispositif mobilité en 2020, vingt-quatre d’entre elles ont pu être mises à l’abri immédiatement, et dix ont pu soit être dirigées vers le centre hospitalier et l’Unité Médico-Judiciaire, soit être conduites vers les gendarmeries ou commissariats pour un dépôt de plainte.
Pour les parties-prenantes, cette initiative permet une meilleure lisibilité des dispositifs en matière de lutte contre les violences faites aux femmes et à leurs problématiques spécifiques en milieu rural.